MARXISME ET THEORIE REVOLUTIONAIRE
DEUXIEME PARTIE: SUR UNE IDEOLOGIE "NOUVELLE"
La theorie presentee par l a Tendance sera caracterisse cor.ime une
ideoloeie au sens
strict du mot , c$'d co.~:JJe un E-nne ble de representations exprfoant
cGrtains aspects de la
real:. t.5 en :r,"-!q•.ii llc:'.nt d I a.utres et debouuhant sur uhe
pratique non-rJvolutionnaire . r1.ais
avant de passer a l ' F.11e.lys e qui justifiera cette apreciation en
meme temps que notre opposition a la Tend~nce , une remarque doit e tre
faite :
Ln r ompant avec l e m~rxisme , la nouvelle ideoloeie, si elle etait '
coherente, devrait rompre
avec le t heme central du marxisme, a savoir que la seule critique
virtuellement ~adica' e
et par consequent virtuellement revolutionnaire que la societe
capitaliste fait d ' elle- ~ene
s'effectue dans et par l a lutte des classes; elle devrait chercher cette
critique ailleur$ .
Or cette rupture n ' est pas actuellement conso.'.!1.!:ee . Certains t
extes indiquent tL"l deplace" ent
complet de l'axe theor ique a partir de la lutte de classes en direction
de la 11 l utte pcur
le socialisme"(J§ 8 , 9-IO) ou en direction de h 1.dte "interieure " Pdre
la volonte de
tr.cinsf oner l a socic~te et 1 1 eci-,ec de c~tte volo~1te t!a se
CC>!".Sti. tt.e r et ~ se de:inir" (~-:.1, n ). J,:cis ces i r.di~c-
:tic·ns C'J. C' iE'n ne FC,Ji.t :;::;;..s n;;-t1 ~ · cc:lt , :.-:,;· !es
P'!r 1. 7 .. fance OU bien ,
~~and elles le sor,t , cwir.Je c I est le C'-~ , pE!r -::~firi ticn, de
cc.de.ir..~ p::, : nts de la Pl ate-.: ~ ~a
lFF, 19; 21 in fine, 23 i n fine , L3) , e~lt.s ,·0:.2 .. ,,.E'!:t £.\'EC
des foy •0
-1ls.tio.s qui cont~r . ..: .::~
a placer la lutte des exploites au c.,ntre de fa '.i~d,;ctic
1~,e hisic-1·'ique (i'E. 22) v:.r E:X ;:r,Je .
Cette incertitude ou cette cor,fu'.'ion qni 1,0..;11•£:.it d~sc.1:~e r la
criti,~,:e r,c f\:Ut c ... pendant
pas masquer l' essenU el: le seul i.:pport . \~,-;,c.·0. de la
7,r.+::.,.c(; deyuis sa ccrasti tution, si
l ' on compare l'ideolcF.:ie qui prend f cr.ne dans ses tf-xtcs .s.vec
l'elf.l,ord~on tbeorique pre- sentee par Cardan dans SB 31 - 33, consiste
dans l'.elimim,tion ou la mise en maree des not'.: .• s
(et des realites correspgndantes) qui donnent a la lutte des classes son
importance et .,a
substance . Le conflit entre l 1 absurdite de l'existence dans la societe
capitaliste et la ·
volonte de lui donn6run sens est presente (IT 21 in fine , 23 ~u bas de l
a P. 13, 23 in :'~,)
CC.:!:5e 11j:out aussi important" que le conflit autour de l a
production. La11ncuveautt 11de l ' r.• ~ :-.-
,.c.ticn que preconise la Tendance r epose t out entiere sur ce depl
2.cement de la liene th~:··. ,, ;
on ebt done legitime a circonscr ire la critique au contenu de ce
deplace~ent et a envif .-~
ce derr,ier co:r_rne 1 1 embryon de la "nouve lle" i'3.6c-lrkie .
Le contenu fondamental de cellc-ci, c ' est le crfol ece:.,ent de la
realHe elle-rr:~r 2.•
D':.;n cote le ca:pitalisme est derealise en t ant -:_ue syster.e
spr,tio- fomporel, la cl2.ss~ ~=. i -
,:~~~te est presq~ecomplet ement supprirr.~e comrr.e ~-rcupe social mu
par des int6rets propr· s ,
l ' n~loitation n ' est plus la principale fin du systeme en vue de l
aquelle toute les f er. ,2s
<le 1a domin~tion sont oreanisees. De l ' autre cote , la vie quotidienne
, l'existence , est
;resentee comme la vraierealite, l a contradicti on reelle du capitalismc
est c8lle qui habite
-tc.ut es les activit6s, 1~ travail co:n.'!le les autres, et l a t~che
esscmtielle de l ' ort':anislition
"revolutior:n&.ire 11 est d' ajder Jes ,.;,ms a '.'...:.f-..ir la ~-
frrose qui l e s r etient de s ' attaquer
E :1 !,)"'st' me
------------------- ---p--p ------ .. ,.. _____ _ (*) !.,cs reft:rencE.s
s0nt dcnr.ies de J!:. :-,L:'..r:r.3 s :'..\r:nte : -~-1.1., 80 = a rt. de
Cardan c.a'1S le
n° 31 de la r evue, P<iee 80 ; .f'.llQ. 18 = fNjE-t d ' cart, d 0 CLc.'.d
rmr Les Employes , .paee 18;
_L_<;._t_r_xt 11 = textc sur l'Cri(:rit.etion d..;s J..ct::.\-i~:t (-
:d,~r.:.2·,.r .. e du 1:roupe , point 11; PF 20 =
.:-l::si.c-.,.0:r::e F.::ilrale , .EQ.ini 20; etc .
-2-
I.- J)E?..EALISATION DU CAPITALISME
1 .- Confusion de la reification avec l'alienation en general
Le fait capitaliste fondamental, le noyau. du "rapport social
capitaliste" est le
suivant: "le systeme capitalisme ne peut vivre qu' en essayant
con~inuellement de reduire
les salaries en purs executants - et il ne p~ut fonctionner que dans la
mesure ou cette
reduction ne se realise pas; le capitalisme est obliee de solliciter
constamment la participation des salaries au processus de prodact~_cn,
participation qu'il tend par ailleurs
lui-mSme a rendre impossible" (SB 32, 85) . Cette contradiction , 11On la
retrouve sous des
formes plus ou moins transposees dans toutes l es spheres de l'activite
sociale 11 (PF 20) .
Une telle organisation "est contradictoire au sens ri,ioureux ou un
in:hvidu nevrose l 'est"
(SB 32, 85) . Les temoienaees de travailleurs, notamment ceux que nous
avons publies,montrent en
effet que dans la production le salarie est a la fois traite corrune une
chose (res, d'ou rei•
fication) et sollicite comrne une capacite d'initiative, celle-ci etant
indispensable pour
compenser les effets de blocaee provoques par la reification. Cette
contradiction prouve
que les travailleurs ne sont pas des choses, ou qu'une chose ne peut pas
travailler; dan.s
la mesure ou le salariat en t ant que rapport de production capitaliste
consiste a s ' emparer
du travailleur comme d 1une chose (tPv7ailleur = force de travni l) et
cela non seulement cc~e
consommateur mais deja dans la production, cett6 contradiction est la
contradiction entre
le salariat et le travail, Mais pourquoi le capitalisme cherche-t-il
depuis des siecles,
par toutes sortes de moyens, a.11 reifier11 le travailleur ? Pour pouvoir
mieux detenn' ner et
contr8ler son activite pencant le temps de travail, en vue d'elever la
productivite, end le
taux d 'exploitation, q_ui est le rapport de la valeur produite et de la
vdeur contenue ::,:.11.e
le salaire.
Le~ reification est done le complement necessaire de l'exploitation du
travail s~l~rie .
Da.ri.s le capitalisme , _seulessont reifiees des activi tes exploitees.
Mais la domi.ru;tion du
capitalisme Sur des activites qui lui avaient echappe j usqu1alors ne
si@ifie pas necessnirement "dur exploitation .
C!' la burs&ucr,'l.tis2Lon sienifie _d'une__p,;rt que les secteurs
d'nctivite qui avaie;nt
echappe a la rationalisation ca~italiste, comme ceux qui concerne~t les
service~ par oxc~plc ,
lui sont sou.~is en m~me te=?s que leur importance s 1accroit . De cett e
manierc la reificaticn
se eeneralise effectivement puisque l' exploitation qui la motive s
'etend et s ' ap.erave. r'.~is
en cherchant d'autre uart a dominer les activit&s non- productives, comme
l a consommation,
la culture, le loisir, le capitalisme moderne n 1 introduit nullement en
elles cette reification. De telles activites ne sont pas creatrices de
valeurs, elles n0 sont pas exploitees.
Le capitalisme a besoin de les contr8ler comme moments de la circulction
du capital, cad
de la transfor.nation de la marchandise en arecnt; il l es subordonne
plus completament qu'auparavarit a la production , Eais i1 n'a pas besoin
·de les decomposer en operations elementair.::s ,
de les chronometrer, de les soumettre a des rytr;nes autoi::iatiques, de
l es faire surveiller,
contr8ler et S:illctionner, cad de reifier l'activite et son aeent commo
c' est le cas dans la
production. L1E,ctivite non...,proiuctive est seulement alienee (de
plusieurs manieres qu'il
n ' importe pas d ' exa~iner ici) , et pour autant qu'elle a besoin de
produits ou de services
a acheter, la classe diriP,eante exerce 1 1 essent iel de sa dominE.tion
sur elle par le controle
du pouvoir d 1achat des sal&ries. La contradiction 11fondarnentnle" ne
sur,irit que la ou il ya
decomposition systematique de l'activite et de son sens (reification);
c8tte decomposition
n'est elle-::ieme motive& que perce que los diri ~ee.nts ch8rchent a
elcvc:r le t.2ux d'exploifation. Socialcment p2.rlant, l'E::ntraprise est
l 1 or a;.::.nisation de l ' exploi tation, c•est pourquoi
elle oontient l n contradict.ion "fond8:lsntale 11 ; rr:s.is la societe
cnpitaliste est l 'or.c;ruiis'.ltion
de la circulation du capit~l, sa lo~ique n2 so r2duit r,2s a celle des r
apports dans l'entreprise . So. lCF.;ique CO~!!pletc E:St CG lle-ci:
tout.e L•ctivite qd n ' est !)!lS simple consommation
tend a ~tre transforn;efa en travail, c;ld explo i -t':, ; toute &ctfrite
qui n'est pas travdl
tend a etre de1:;radee en consc;mnation. Le o,:ri t2 ~-i":?:·.J
ecc.rt(;le l 'experience socfo.le entro cos
deux p8les. La relation entre ccs polt:s •Jst fir.Th: k vi0 nor.-
productive est destinee a
faire ~J.pporter "subjectivement" le travllil; le travail cree
objectivement les moyons
de la , ie non- productive .
~-
7 -r
Iii contradiction "fondamentale"est l'experience specifique du salarie: l
'e.xecution
9 :tches requiert sa participation, ~'exploitation d9 la force de t
ravail impli~ue la
rii::~ation du travailleur. Au ~le non~productif il n'y a pas de
contradiction cans ce
s~~..s p~ecis, parce qu'il n'y a aucune opportunite pour les classes
diri~antes de reifier
ce ner..re d1
activites: leur alienation suffit. I l est faux de penser que la
contradiction
"se re:rouve s ous des f onnes plus ou mo:.ns transposees dans toutes les
spheres ce l' 9.ctivite ~ociale , qu'il s 1,aeisse de la vie politique ,
de la vie sexuelle et f amiliale ( •.• ) ou
de l a vie -::ulturelle" (J! 20) . Il est f aw.: d 1assimiler "la
manipulation bureaucratiq_u9 des
P.ens dar.s le travail, dans la conso:nmation, dans- le r este de la vie"
(fl: 18) . ces ufi~-
tions i:npl::.q~~nt que 1 1 on perde de \'Ue le i:aract~re spec::.fic;ue
de la reification dans le
travail, dor.t le motif est 1 1 exphitation d'.2 travailleur, En mettant
la contra.ciict ion 11f ondamentale 11 :;:artout, on la p:-ive de son
cor.ter.u deter.n.i.ne 1 cad de sa verite, Cf.li est l' e:>.."})Grience
concrete du travsilleur, et on cor.::ont la rei::ca~i~~ avec l '
al:en~tion en ~en~r~l,
de ru~e qu 1 on sera 8llene 'a confondre la nec~ssite pour le
t.r~vailleur. c.e p9.rticiJ'9r qum,d
:neme a l 'ef::"ec"'.:uati~n des tecnes (necessi te oui rJsul-te
in11eaiate;:;ent de la ccntrainte
qu 'il subi~ sous quc.ntite de f or.nes, a co::rrneice:- ra:- le salaire)
avec un desir P.eneral et
diffus de socialisation, de construction de :-epports bu.mains dans l e s
activites non- proc~ctives. Entre les arti cles de SB 22 et 23 e~ i~
Fl~te-fome , i l ya continuite dans le vcc~-
buiaire, m~is l'accent e ete peu a peu depla~e , les ~e~es nots ne
veulent plus dire la.:=~
ctose . Dar.s ~ 22.:.23 la contradiction etait di te fondamentale parce
que le travail etai t
lu:- =ece pris cor::.ce 1€ ra.port fondan;ental : ~•est sur lui que s '
eff ectue l'operation for~~-
.;:iente:i.e d·.:. ce:;;italisme, l'extraction de la p1'.1s- value , la
possibilite de l'expansion. !'.a.is
deja da...'1.S ~B 31- 33 le sens du terroe 11fonda11en-tal" etait
completement &ltere : il si:;1rifin.it
que le ";:-:>jet" fv?'lcame?'lt al du capitalisI:Je es;; en eeneral la r
eification cias !!O::ses en :<:tr.e- ~al d~r-s :oute le~rs activites, cad
en fait leur alienation . Orce pro~et n ' 8st pas fondu;..
l!~nta::.; : 1 ali,foation en tant que domination des hommes par leurs
oeuvres (prod'.li ts et "i!ls-
~itutio!"_s 11 ) est la fome :::ystifiee que prend le rapport de
l'r..omrne e lui-r.,a::ie et aux chcses,
=ais s: ~e rappcrt a besoin d'etre mystifie c 'est parce q~e l'~lienation
est le complement
LE~es~a:~e de l 1 exploi tation et pas seulcment une rnauvaise t&bitutle
ou une pernicieuse stn~c-
-:t..r e de :.a parsJnr.&lite (q_ui denC:rait a'ou?) . I1 &st bfan
~;~i.d<ant que l'alie?::ition et l' c,xr-oit,c:t:.~r. ne 7-oi..;_··c?:t
et:ce seI,,"!'•:?-.;S ; cais i1 ne fr.ut ps tout ::-·4l~"!J!er pour
&.utant: le tr-c.-
·:.<;.::.l es: oliE"".e 0:. 1 "...!~€ ::a9on specifique , reii'ie ,
p<:irCC q_u ' il est :'.li- mc;ne e):f,l·~ito, l'ac t ~-
vite r.~:-.- proc:uc";.:y3 c:S"t al::.,fr.ee rar~e que 1£: -:ra•:1;;.il d
non elle-::ieme , est (;X?loite ; C 1 ,;;~"t
pourquoi cette alier.ation n ' a ricn a yoir ~ "...!!ie reEication .
2 .- Dissolution te l 'e:xnloi tago~ 8t d~cl .:,rob1~;;:~ econciJio·.ie
Cette "derive II sur l e plan theor i~ue entr2.i !1e un pr.::r::ier off
ct , qui est le dissolution de l'exploitat::.on dans la "nouvel]tJ 11
ideolvt~i e . "Le raT•port d'axploitation de.ns la zoc::.ete
conte::pcraine prend de plus er: rl'.1.S la furn- :1,1 1·.,pport
hierarch.ique" ~ 37) . Cr
l ' ex:;-loi t~tion est et r este le rapport rirotre la vale.ir prod'.li
te at la vcleur cc• .. so.,.,~;e p.;..r
le t:-ava~ lleur. El:e est eprouvee par ·~el'.li--ci sOi·s la forme ,d
'une confrontb.tioE c.:::r-1 sc:.
. ro:l·,.;,c-;:;i v:. te , cad son usure , sur l e lieu de tra·.rail ct
son budjct f&.wilia.l. J..ff 1.1'2'::!r que
le "ra;pon" (?) d 'exploi t.s.tion prend la f or mc du rapport
hierarchiq_uo pro· .. ·va !::'i.~ ;•iD::;-_nt
qu ' on ne prete pas attsntion ace V3 e t vient continuel entra ce qui se
P 2~3d a l ' c:clibr
ou au c'..i.Y'eau et ce qui se passe ctGz soi , va et vient ~ui est po-
..u-tant la tct~~~:e de la
\'i(:j q'.loticiienr.e du :rc:xailleur en r•1nie temps qu' il exprfoe l a
st::::r.:ctu~~ r<!"le c.e l 'explci t::.-
tion: cc.r cette stn1c-tu.re ccnsistc; ~ rlac.:,r le "sens" d11 travail
en :i::hors d":.A ~ '<:. ·,,, il, d- r,s
- ' . . . 1 .· ' t· t' . ' 1 1 . ' 1 ' .. ·t' .1.e £-::.~c.-:.ra , ca:1
c.ar.s a vie nc:1-pr".A::.uc ive , e; a s-...oor::.c,·:ar C-=- .. e- c1.
a a pr.:- ct1.v1. e
-:l'tl":S 18 :re-:;~il. Le rapport hiJrar.::hique n ' est pas un
"r2.;:,1-ort 11 (?) d';;::..p:oit~-::ion, c ' cst
un rc:.;;:ort de c:r.tri!i:lte (c.::.r.s lequel aujourd 'hui la
ccl:lpet.:mce t.;cl.nique puut ttrv cc,:-.f:::?:.-
dus en,c l ' a ... tc.rite so~i&.le) • Cb observe le. ::f.::e
dissol:.:.t:.on de l'axploitation cans l a
fer.rule suivar.~e : qui annonce la ''nouvelle ori.;r,te.".ion" em
n:(::.tierc de revend.ications: "pour
e'.lt&.nt que le p•:,·..,lbe "ecc·o::;:~ _,II etroi"t voit son im1-
1ortance di.c'iinu"r , l'interet et Ls
prfoccu;c=o tic:r..s d~s tra,-aiE..,-;.rs pj•_;_rr,:>n-t sa '~ur.:,ar
vers les probleme:s veri tables de la vi.::
sou.s la socis-te ::•:,fo_'"J1e 11 (?F 23) . Le"probleme "economique"
etroit11 est celui du nivr~a.u eo
vie , ced du s~laire . La ~tr~se si,;nifie que le pr obleme du salaire n
1 est pas un probl~ne
,.Sr::.table da.11s la sccie-';e !:.O:ierne . De..'1S le w~.::ie S\.-r.S:
"I.es r evendications economiq_U(;S {n1 c-r.t
:pl1
..1.s)11 ir:pcrtuce c.:rtrde q_u ' on leur a.ccordait autrefois" (.ff 35)
.
. - .
Qu'est-ce que tout cela veut dire? Que les travailleurs d 1a~ourd'hui ne
souffrent
plus de la faim? Qu'ils souffrent des conditions de leur travail (voir]~
36)? ~ais y a-til jarnais eu l:D1 proletariat industriel qui se revol tat
pour le pain seulement? La l utte
cor.tre les conditions de travail· est contemporaine de la l utte pour
les salaires, elles
vont de pair, elles apparaissent en m&ie t emps que le proletariat; elles
durcront autant
que lui, cad que -le capitalisme.Rie~ n'indique que dans la periode
actuelle, lee travailleurs se desinteressent des salaires ou s 1en
desinteresseront; l~s reven.dications pour·
l'au~mcntation des salaires·ou la reduction du tomps de travail restent
etroitement combinees avec ceiles··qu'i ·concernent les conditions de
travail, parce que les luttes ne. cessent
pas deviser l'exploitation, qui n'est pas seulement la reification dans
l'atelier. o~ le
bureau, mais le rapport entre la productivite et le niveau de vie , Est-
ce parce que les
travailleurs conservent une representation. traditionnelle et perimee de
leur propre condi.
tion qu'ils ne se desinterressent pas comme il conviendrait du "probleme
economique etroit"?
Ha.is d'abord la notion d'une"misere economique" (J:! 36) n'a aucun sens
dans le capitalisme:
c&r ou bien toute misere est economique puisqu'il est essentiel au
systeme de subordonner
a l'areent ln satisfaction et l'elevation de tousles besoins;ou bien
aucunc ne l'est sinrplement, parce que co n'est jamais seulement le
ventre ou la santo qui souffrc, mais le
cerveau, le sexe , tous ·1es sens aussibien. Faut-il comprendre que
l'elevation du niveau de
vie des salaries devrait les soulage~ du souci de satisfaire les besoins
elementaires,
comme le vivre et le couvert, et l es inciter a se tourner vers des
besoin.s superieurs? Mais
meme si dans le budjet des travailleurs la part consacree a l'achat de
biens de consommation courante diminue , cela ne si:c;nifie pas que co
budjet soi t plus facile a equilibrar;
l es besoins nouyeaux qui portent sur Ies biens de consonmation durable
et l es services ne
sont pas plus compressibles que l es besoins elementaircs, c' est le
propre d 'un besoin que
d I exi~er satisfaction; on ne s ' endette plus chez le bouchcr mais on
m:ie du credit a la con- eor-illlation ou a la construction ,
L'alienation dans la vie non-productive a chanee de contanu (et ce
chaneoment de cot,tenu est tres important parce qu ' il.exprime d 'un
cOte un elarP.iesement de l 1horizon social,
m~me side l ' autre cet elargissement reste qualitativcment ali8nant, par
d8fjnition) , mais
elle n•a pas disparu et ne peut pas disparai tre parce qulelle est et
reste l'opium dont le
travailleur a bssoin Dou:i· oublier n;i reifica ti on d,ms le travai 1.
Bien plu.o · d.s.ns la me sure
ou cette derniere s ' e;t aer1:r avee avec la. "rati onn.c'1lisat.ion" de
la prodl cti '1 , l I exi,'!ence
d'une compensation s'est faito plus pressante . Il ~st tout a fait vain
d'esperer que la "consomm:J.tion" finira par Elt re satureo et qu'alors
le probl eme du sens de la vie se pose!'a
en clair pour les salaries; encore une fois la vie non- productive ne
contient en elle-m~~e
nulle contradiction au sens stricte et fort du mot . c 1 est seulement
son rapport avec la vie
_productive (le trcivdl) qui est contradictoire, et qui le devient
davanta.~e a. mesure que
l'elevation des bcsoins et de leurssatisfaction, tout alienes qu'ils
soient, rend plus sansible et intolerc:ble la reification dans le
travail. C' est l'ecarte .. l ement des deux tcrmes
ce l'exploitation tels ou' i l s sont vecus en fait. forcat a la fois
consentant et revolte
dans le trav~il, homme ~ux desirs plus lar~es, m~is n;n mains mutiles
dans la vie non-productive, qui empcche le travailleur de neP.;li.~er le
"probleme economique" et de ne plus ressem- tir 1 1 exploitation.
?\eis les.rcvendications economiques (auementation de salaire~, reduction
du temps de
travail) pcuvent , . dit-on, ~tre satisfaites par le systel!ie "sans
difficul te majeure 11 (PF 35) ;
"le capitalisme ne peut vivre qu' en accordant· des au.,ir,:nr-nte.tio~s
de salE:ire" (ibid) . Pn.r
consequent les luttes axees sur un pro~rarrunc de ce t)•PG cnt une
si~nification strictement
reformiste , et pour autar1t que le reformisme est· lui-r.;t;-;ie
intii'.:-rre au fondionnement du capitalisme moderne , une
si?.;nification simplomcnt 11 i nstitu:i ",::nelle", 2n luttant pour les
sal e.ires et la re::iuction du tem1:s de tra\•;,il, les s&la:-ie(s
.r;::: ,rcc:t, pit la Tendance , qu' offrir
au capitalisme l'occasion de stabiliser sa domination. Ils s'id:ntifient
completement aux
syndicats, l esq_,..;.els sont11 inte,irres dnns la societe d
1ex::;loitation" (PF 31). Par rapport a
cette situation, la Tendance propose deux apr,2·eciaticr.s contrairas: l
' une affi:rme que 11 ~cn
a assiste , _ . · on assiste e t on assistera a la nais:::c.nce , la
renaissance ou la reprise
de forr.ies nouvelles (de lutte) ( ••• ) Les f:rcvr:;s s:.rnva,::_;es on
~letcrre et nux Etats-Unis, - :.s revcndications concerm,nt les conch
tions de tri::.vail au sens le plus s;eneral et colles
~ ··_rieees contre la hierarchie , que des ca tJ,:ori.es de travuilleurs
mettent en avant: pre~q\te
i. O'l.j 01_;,rs contre les syndica ts dR.ns plus ieurs p.ys, doivent
ttre les points certai!c.s et ·
posit~rs de depart dans notre effort de recorstr uc tion d'un m~uve~ent
revolutic-r•~-
-:-e{_-;.[ ::9) ; l' •:.... tre soutient que 11 les gre·:es sauv ... leS
qui se produisirent a l ' e · rj_-
le ~.,e,u_,-,·Ale (at.t:x Etats Unis) en I955 ne r:.arqllaient pas le
c.ebut d ' une nc-uvelle
p~r 01e :'exteLsion des greves sauvages , n ~is la fin d 1 une periode de
victoires 11
(RSI5) £t que pl•lS generaler.ient 11 1es greves sauvages a longueur d '
annee" n ' ont eu
(ct,,.z. - ;;·sler par exemple) "d ' autre resultat qu ' une tyrannie
toujours accrue de la
c -~r ection" (RS I4) . Qlle croire ? Le rapport de Ria Stone contient en
fai t la refuati or-, j~ste ~t~e si les i.rplications qu'elle en tire ne
le sont pas , de l ' idee
'- .1e les t ~·ava:.lle urs vont p oser d ' une fagon de plus en plus
exclusive le probler .. e ce
- urs c onditions de travail et par consequent celui de l' eEsence d u c
apitalisme en
.nt qu~ projet contradictoire de reification. Ria Stone ~~r.tre (1§. I6)
q ue les
avail" eu.rs " s'">nt parfai t,-ment consciellts" que "les relatio:-is
i.o.~aediates de tra-
, a il ( •.• ) sont liees a tou.s les autres aspects de la proauc~ion, au
produit fir.al ,
e ux conditions r.e.tionales et interr.ationeles, a-:x buts de la
production et a ceux
-· a uxq 1els les produi ts sont des tines" . Elle dei:'.ande aue la
theorie revolutionneire
nquitte l'usine (ou le vol ume I du Capits.l , le r-oya~1:e de !'essence)
et· affronte
le pr ?blerra de la distribution ou celui des besoins sociaux" (!.bid . )
C'est en effet parce que le point de vue de la theorie s ' est enfer.ne
dans le c~-
dre de 1 'atelier et dans 1' _ssir.ula tion du c&p.i tslis.:::1e avec l~s
"relations i.r:n.edie.-
i;es de tr&v ail'1 que l 'idee co.mpletement a rtific ielle d I un
de·:elopre,ile':t des luttt. s
sauvages axtfas contre les conditions de t:::-evail e. pu $tre el1:bcree
. i i.s mcntror c;l!e
le travailleur n 'est pas s eul ement l ' honme reifie dens la
prcduction, eis U9Si
l e consc nteu.r aliene et frustre , :::1ontrer que le ca_pitalis~,e n '
c:st ? ... S Se ... t. .• e •. t
1 a hi.f .. s:r-chie dans l ' atelier, tnais aussi la competition
i:r.ter-tru.sts ou i--:tr:::.•-:::: ~s
e t fir <cl~iTJ.ent la structure complete de 1 1 econ0'"'!ie capi talist
e et b~eal.lcra~ique
.:1ondiale, c' c st cesser de redu.ire la r ealite a l ' experience de
1'03 sur le lieu de
r- on tra,~il, c ' est admrttre que le pr-oblke du produit et de 3a
e~2rtition n ' est
p as tm J.1r0ble!c!.e r..eglig'-'r:.t,le , :!M.is un problc:me qui ne
cesse ce se ;:c-ser en ,-,i!!-ie t . . ps
que celui du travail (e...:.ssi bien pour le t:-availl e:> Lil' que ,1:0
• ...r l a cl.::-~""e diri.:;e<'-~,te ),
c 'est remettre la reification a sa place ~ui est dans le tre.,Pil, et r
1lle part
ailleurs, et la situer coJ.ili!'.e un asoect d ' une si tu.,tion
fc2.:i.a.r ..... 1t2le du s::.larie , 1•ii
~st l ' exploitation . -
Les rever1nicc.tioc1s ec-:,no,niques rLe sero:it je ~ais "depa:-rnies"
p~::·ce qu 1el2 es PL :-:t 1
n e face c.e la resistance a l' exploitation (l ' eu .re et,mt la lutte
cont re l es cc .. -
i ti -r1.s -3. e tra·u,.il) et qu 'il n ' existe pas .: e Ct" pitalis.:e
de:r.s lequel la resists.ca
~ l ' e:xploitat::.on est devenue inutile . Que de tell es
::.•cve1:dicatior.s pclissent ~t:!'.'e
a_tisfaj_tes n I est pas nouveau ; ce qtli 1 1 est , c I est
seule,Je,.:.t ~ue c e ref o r .. .is ... e tPi.:.::
' devenir la politique sociale d'une partie a.e- la c2.Fsse ch:.gear.te .
J!..ais le ,02.:.-
::.c;_ue sociale de la classe dirig8ante n' es"t :;,,~ S t0ute s e. poli
t i.qt1e , et il est ~ -.. ::: -
ant que l a satisfaction des revendicatio!s e~o.~nniques_ se he,xtc c. Y
ict~r~ts ·e
e l le ou t elle fraction de cette clesse . Il f au~ enfin ajou:er que ?
i la lutte
c ontr e les conditi ons de tre.vail revet a "',.._ste titre du -ooi:,t
de ,. ue c.e le -1• >!':.e
..,..evolutionnaire t:r.e sig;rification tout e.u. ::;e que l e s
reYe~dications econon:ic;,~es
e n ce qu'elle vise direr. ·,ement la r~ification, elle e. d:o..r.s le
fcnct::..o-rr-e:..ent du s:::::-
ttc:ne et elle a eu drr.:s ~on developvcment historiq_..le a peu prf'S le
1re.;,e effet ._.ie
les revendications econo:niqlleS : elle a cc1.traint la cle.sse
ci:!'.'i_s1;.EJ.te a .. :cdi "::..1;:r
contir"uellement la "ratior...s.lisetion11 de l :: pror~uction , cad les
p1·oc ◄ es de re~:..·:.-
cation du travailleur, eJ.le a done ete e l le aussi , bi en que ce soit
d ' ime a-.itre
'lc.nie:'e I r,oins officielle , incorp0ree 8. SC!'l f onctionnef.lent e
t 8. son continL,el e::-
fc rt de stabilisation.
La conclus.;.c,n s'i,11pose d ' elle-r.1e!,11e :
ploitation n'est paf:l par elle--._•.'.:c revol·,
te conti·e l ' e:;:ploi tation, et non c oEtre :
c'est qu, d 1 un cote la lutte c orti·e l' c)~-
~~nv,ire pierce c:u ' e~le n'est qu ' .r:e ::. .... ~-
s_y..: t 2,-:-,e d «Y:s son t.1.seJJ.ble ; et de 1 • ~ t,.: 1•:;
.
,.
r -: -
q1e cette l1tte , qui est aussi bien resistance a la rationalisation de
la
J r?•luction que press ion pour elever le niveau de vie , cons ti tue a
son nivee.u
u..':.e unite indissociable , laquelle ccr:c~spond a l ' experience
eociale cou.plete
du salerie. En dissociant cette exp~rirnce C:e l'exploitatton, en isolent
la
reification, puis en la confondant &vec l ' alienation, en "negligeant "
le probleme ·economique • •la Tendance neglige sinplement la realite. La
realite est
toute .differente : en liant plus etroite..uent qu 'autrefois la
productivite et
la remuneration , ~e capitalisfile moderne a te~dance bu.reaucratique
de.wesque
aux yeux des travailleu.rs 1tunite organique de la production et de la
repartition du produi t ; sa poli tique des se.laires apparaft corn:t.1e
un ele,nent de sa
politique generale ; attaquer celle-la, c 1 est s'attaquer a celle- ci.
Le capitalisme trace ainsi aux exploites le chemin vers une ccmprenension
unitaire
du systeille ; 11 les contraint a presenter d&s revendications qui
?Ortent a la
fois sur les differents aspects de l'exploitation: productivite , temps
de
tre-vail, duree du travail, niveau de vie , hierarchie , cad a poser
indirectement le probleme de la decision economique .
III- DEREALISATION DE LA SITUATION HIST~EI..Q.TJE DES CLASSES
DIRIGEANTES.
En effectuant cette sorte de perfWJivri c~e la c ontra.d le tion
"fondam.entale 11
a travers toutes les activites sociales, la ~endance est conduite a
derealiser
la classe dirigeante .
Partant du principe que le seul probleme reellement essentiel pour
celleci, c'est que "la production soit pleine d 1 hommes" (SB 33 , 62) ,
la Tendance
croit aller au fond des choses en considerant corrune negligeables les
antagoni3~es et les difficultes qui surgissent au sein des classes
diri~eantes. ·Les
confl its entre ihonopoles, entre Eta ts et monopoles , entre Ztets, les
difficult es r-ees de la =igidite des structures iillperialistes dans la
periode actuelle , le poids que fai t i:eser sur le cepi taiisme
occidental la coj1peti tion avec
la bureaucratie de l'Est , las pecificite des probleJ,1es rencontres par
le capi-
. talisn1e a tendance bure£..icratiq_ue et par la bu_reaucr-atie , tout c
et as;iect de
la realite p~sse ?Our ini~teressant et superficiel SOt.lS pretexte qu 'il
n ' a
pas d'incidence o.irecte sur la situation du proletariat des pays
modernes ,
d' une part , et que d ' autre part rien de tout cela n' est
insur.;1ontable par le
capi talism.e . r.1ais il. est d 'abord evident que cgacun de ces fai ts
a une incidence directe ou indirecte sur la situation des travailleurs :
licenciements,
fer.netures d' entreprises, blocage D10f.1entane des salaires, hausse du
coO.t de la
vie, sont autant de faQons pour la classe dirigeante de faire payer aux
travailleurs les repercussions sur tel ou tel secteur de 1 1 economie de
ses propres difficultes. C1 est le r8le d'une organisation
revolution.Daire qui entend
entrer ou rester en etroit contact avec les travailleurs (a moins q,-ie
cette
idee naive releve aussi de la nythologie ? ) de leur do~ner les moyens de
comprendre ce qui leur arrive . Si on leur dit que -ce sont la des
"accidents"
necessaires" du systeme , d 1 abord on ne· leur donne aucune explication
concrete
de l 1accident concret dont ils sont victi.raes et par consequent aucu.n
~~yen
de lutter contra lui , en.suite on leur donne une vision fausse de la
realite t
si tant est que la cause des "accidents"da!ls· la nouvelle ideologie est
i :r;lUtable
exclusive£frent a la contradiction •;fondamentale" , au fai t c,ue le
cc.~porte:-.ent
reel des ex~cutHnts ne cor~cide pas avec la prevision qu ' en font lcs
dirie;eants (voir SB .33, E.6-6'7) : pour ne prend.re qu ' un r:xc;;.ple
p.1..oche de nous, i l
est clair que la crise de la societe fra~Qaise lors de la guerre
d'Algerie n'avait aucun r& pgrt&v2c la contradict; on "fond2..:·,cntsle r
au Jloins en France , cad
co.ncerne.nt le proletariat du pays developpe , et que cet 11accident" n
' etai t -:,as
le mains du inonde un &ccident, fo~me nec€ssai;t•e quant a son existence
i!l.ais qu 'il
etait (co.:..1.e la reYue et P.O . l ' expl:i..quaient alors)
l'cxpression singuliere
de l'inadequation des institutions politiques a la realite econolilique
du pays
et la tentative , bourree de conflits et de confusion, que la bourgeoisie
,.
-7-
faisait pour resorber ce problw dans le sens exige par la dynar.tique
genera- le du capitalisme modern~ . ·
l~ais 1 'inf.i f::erence aux evenements sous prete::te qu' ils sont ceux
de
J ' histoireofffr.inl]e et n 1 interessent qlle J.& cJ.ei;:1··~ dil'i,;e
:rnte te1iloigne d 'une
erreur plus ~J!',: . • n:;1e . La politique du capi:.a:d<:•.'.fl-=:
e1...jo..c:d 1 nui est presentee
comme "la lo:c;i~ue exr,lici tee de ses nollveJ.lcs s1,ructur·es et .
. • , ~e3 5.:n.'c~1."1-,nanta mi.e r
en oeuvre pour assurer sa doIT.ination sur la sr-ciei.i" ( ::s 32,S9) ..
L1 hypothese
de base de le nouvelle ideologie est que la classe d~r:ge~nts est en
possession
de ses · pr.,pres st rue tures d ' exploitation et de do:,iim,tion , CiUe
la direction
de la societe est transparente pour elle-~~ne , a l ' exclusicn bien
entendu de
son rapp• rt a.vec les executcnts qu I elle ne peut parvenir a
dci",liner. Cela signifie que la seule objectivite que subisse le
dirigeant consiste dans l'opacite que lui oppose l ' executant , et
inverseraent , et que si l'histoire qu 'ils
font ensemble et l'un c ontre l'alltre n 'appartient a aucun des deux ,
et done
est en ce sens "objective", c'est exactement de la m.eme maniere que le
deroule~er.t de le partie d 'echecs echappe a UY. deu.x adverscires, bien
qu 'elle ne
s0it rien de plus que la SLccession des attaques e t , des ripcstes aussi
conscientes et voulues que possible que cbacun d'eux a lancees pour
tranB~ormer
la situ~tion a son avantage (voir SB 33 , 75-?9) .
. Il est ainsi admis que le seul obstaclP. que la classe dirigennte
puisse
rencoutrer dans le maintien de sa doul.ination est la resistcnce des
travaillf rs ,
et ,:,~.":le des ''gens" en gen~ral , a leux condition de· simples
executants . Or s 'i.l
n ' est pas niable que la classe dirigeante a dens les dcrnieres cec~
~accumule les ::-c)yens subje~tifs ~t objectifs de· maftriser le
p::0bleme c.e 12 repartition du :;.•roduit social entre les salaires ,
les in,rc-stif?3•·:tonts, l't:nt1-1tien
de l ' .4.p~:,&reil d'Etat e t 12 cor:sonL·lation dE-s class es ;.,1·iv-
·1Sc icas, i '.. ne s ' ensuit f.,c.S :.le l& ::-::.::t r ~spe _L_-
,,e~,e1.t e.tb·itu ·e ;:;ux c:i.i:·f.§r,-r: :.s _:'CEtes soit
exclusive::s .. r. ..f,:;;r;ct:i.•')n de la lutte des ex)l,i~e.s c ohtr::
lc:::i B:x:plcij_i.eurs . Le. planete n I est :r--as unifiee SOll.S 18.
do,;..ir.atio~'1 d I L:11.B c2.e.2se 1: J::·eaucrat..i.que mondiale ,
si:>u:!.e a seul a-.-ec son Edver.saire de classe , et 00s c;dte
seuleJ.,ent rar les
initiatives de r,e_ dernier - ~u ' on les con9oive, cornrne a l ' epoq[ie
"joh.s0nienne" 1
comme contestation proletarienr..e per..:.o.anente ou , co.::::-;-;& a l
' epoque "st•.:-.ie:::ne"
com.,~e aspiration hw.1a.niste chron~que . Si la classe dirigeante ici nu
lane
p<ir-,rient pas a realiser la poli tique d 1 investi.ssen~ents ou de
·salaires que ],a
rr:ca.ti')?".~li t{'i :'ts buree.ucrc:.tes lui conseilJ e , ce n ' est
pas parce que "Zeus
rend f0•.l£ ce·.u: qu I il Yeut perdre", c I est [2:i.e:'1 su.r parce que
la partie ne peut
t;h·er lP. tout en ses lieu et place , mais la r&ison est un peu trop
p:1il0sophique ; c'est p~rce ;ue cett€ classe subit aj outre , comme
e.ut&~t ce contre.ir1tes
qll ' elle r.e i,1:,ut elucler, les c·:mtre- coups des anta.s;onisJnes
d'i:r:ter~ts qui-opr-~sent a l ' interieur d 1 elle-m6me des secteurs d~
l& bourgeojsie ou de la burei: ur-ra c:::.!': , et cµ i l ' opposent a
tel le autre claes e do1ni!'lante . I..e p1·0"::>le.i::!.El de
la d ~Drin&tion mondiale unique n ' est pas resol u, il est au contraire
present
en filigranne dans toutes les decisions :i;rises par les Etats a l'Ouest
et a
l 1Est, et l ' on sai t que ceux-ci ne le . ,·sent pas et n ' entendent
pas le resoudre de l a m~me fat;;"' ; le iMintien de le:. co .. ipeti
tion enh·e le s Blocs., s.sns parler des '.!'."u.ptures St .)'.q. daires
a l ' interieLU• de cbo.cun d'eux (Etats-Unis, Europe, Russic/Chine) ,
f?jt 0~stacle a la reduction des depenses L~roductives ,
n0ta.m.nent ,ll.ili t~ires, a la planific&ti.on ,.10ndiale de l'
econom.ie (bureaucrc:.-
tique ou ccapiteli2te-llurPt:.1.l<:'ratique) , done au contr6le
co,!.l.plet des d.irie;ee.r.ts
sur les structures et les ~ r,strn•,1er,ts de do1:un2tion. · Il e,:;t
futile d ' er:jaxoer
ce rn:-oblero.e sous pretexte que rien ne s ' oppose a cette unification
sauf la
lutte revolutionnaire . Car : 1° ce problPme existe presente,oent I avec
oil:,..e
- e -
~n' .:·0 s tur la c ondition des dits t:::-availleurs, et requiert d'un-B
organis aticn
.!'8' -- ,.,-.:.orn:aire qu 'elle aide les t ravailleu.rs a s'orienter
par rapport a l ui. ;
2) · "" ':"c:-r.d.ence n'a rie:nor.tr e nulle part que oe probleme etait
soluble sans guerr6 :
a - -ell€ co:nnaissance d 1 une auh:e solution, ou bien la guerre n I
est-e lle qu 1 un ac -
ci c-:,Jt qui laissera incha.ngee la position du proble:ne du soci
alislle ?
11 ne s ' agit pas d' echafauder la d ynamique detaillee de l ' hist oire
a venir,
ais d I Ha.borer correctement le probleme de l ' \mification m.c-ndif.-:
e , de s a poesi bili te
u de E•n in:possibilite dans le c adre du systeme capitaliste-
bur,aucratique ; ce rro- .:ilk,e n 1 est pas un probleme de specialiste,
c'est celui que se po::: 2r.t tous " les g,-r_a" . ,
4.- Evap~ration de la cl a ss e dirigeante dans les ttr.cuvell es 0cuches
"
1fais la deree.lisati on de la classe dirigeante Jr end , dans la
Plateforne de la
Tend.ance , un a,;-;;re aspect pas moins inquietant . "La societe s ' est
transfonnee ( ••• )
en pyra::nide , ou plut8t en un ensemble c olf..Plexe de pyr arnides , au
fur e t a mes~re qu' elle se bureaucratisait, et ce en accord avec la
lcgique profonde de la bureeucratisation" (PF 16) ; 11les concepts de
dirigeants et d 1 executants ( ••• ) restent valables
pour eclairer la situation du capitalisme conte~pcrain, :meis on ne peut
l es appliq~~r
de f e. gcn rc.ecanique ; concr eternent ils ne s'appli c:: lent dans
leur purete qu'aux deux
ext:r hni t es d e la pyramide e t laissent done en de:!~ t outes les co-
..1che s intermedia ires, c'est- a-dire presque la moitie de la
ropulation, qui ont des ~tches a la f oi3
d ' .- :cution (a 1 1 egc.rd des s uperieurs) et de direction (,·ers le
"b2,.s 11 ) 11 (FF 19 ; s ou- .., .; _.,.. , ..... .... .,.... , 'I C'!I
) .1.~-:c:··e ... -:::.r .uc""" •
Si l ' c,n a 1 1intention d :.. prendre.un cliche psycho-s ·,ci0J.0g' -
:._:e d8 la hier":rc:!:'!ie
des "statuts" dans la societe rr..oderne , il n 1y a rien a redire a tte
rep:::-eBent tion
pyra.,:id.ale . On peut toujours decrire Ui l e societ e co:rr..ce ur.
sy&t~=-- · ie "s t at-:..i.ts " • Le
contE-nu d'un statut 6St 1 1 ensemble des ~oles qne c"lit j ct:.::r celui
,:·i l 'occ1pe re.r
t t · a· ·- t t - , · · · · · , - - rc.ppc r c.ux au ::-es 1r: ;1-vio.us
, :ri0 a.,:..'tl.en : s1..irerieurs , _riE-: .~~2 , s;.1::o:-c1 c-
:rl!'l.es. 1.·-ns _e
trs.vail moderne I la plur:;art des i n dividus occupent un sts-;- ..:t
ir"ter.riediaire: ils cnt
des superieurs, rr,ais il y a aussi des travailleurs qui l E-c.:.r sont,
sifam su1 :::-dc:me2 ,
::lu r,oi ns :forlli.ell~rn.ent inferieurs (manuels , hor2.ires,
m2noeuvres I etra11gers, femmes ,
appr entis, "nouveaux0 ). Un statut interr:1ediaire est c ontradictoir e
: un ino..ividu r.e
peu ps.s jC'uer en n:err.e temps s on r8le de subordon.11e et son rclle
de superieur, de r::.s .. e
~u e ~0~rigue ne peut pa s etre a la foi s le fils de sen p~~e e t
l'rs~nt ce C~imene .
Le c cnf1it peut resulter d' u.11e contradiction entre le· role de .s l
e. hierarclie et le
role pc:r rapport a l a finalit e du systeme , la p~oduction ; ainsi
l'ouvr ier est a la
fois le subordonne du chef d'atelier e t l e resporis2ble de l ' usi
ne.ge de telle piece.
~uc.nd les deux r6les aont telescopes dans le rr..eme mon:,ent , la si
tue.tion est iT.solu·clE'.
De _m€:r,e pour 1 1 i ngenieur :. a la fois r esponsable de la r · cherc
he et de la 1ds e a u
point d 1u.n proj et , subcrdon.11e a un chef qui fa-i. t peser sur son
tr2:vail des exi c;e.ce s
ext:frieures a celui-ci, et superieur de ses propres subo:rdo::-,nes sur
lesc;·uels il :. ·_: 2:.·-
cute a son tour des_ contraintes. Ces c 0ni'li t s de r 8].es peuvent
creer une -:3i tuuti 0n
de tr:::.gedie ( quel r8le choisir, dans le cad'.!'.'e du systeme ?) 0u
une ccnccier.:- e d 1
2.'c -
surdit e (qu 1 est-ce que ce systeme ~ui oblige a des attitudes
i~cc~p~tibies ? ) cu
_e ncore une ~evros e •• •
Re,·enons maintene..nt a r 10s "coucbes i;1terrr,edi air.:s 11 •
F:::·acis ement elles s_ont
''peupl,&es_ de g,ms qui c c11bi r ~r~t 1-:.r.e c:ualif5 cat~ on p
rcfer.-s:;..crmelle (voila le role
p er .r 8.pport a la production) et l ' ex, rcice de fonctior:s c: e
gestion (le r5le du .s-.:-
r,eriE>ur) , et pour une p&rtie des q..;.els Je froblr;;1r.e de le.
<:::e::tior_ ,-ue autrement que
,-o:i:;-.. ":lB ::::~nipul ation e t CCP.!Ir.e contra:i.nte (corifli t
er,tre l es deux :-(Hes) se pc-:-ae quoi;idier.:.ne;--cent11 (PP ! 9 ).
De ce point d e -,;ue ''il e,st fe.u:x: de presenter :..a hier'.:~·ctie
- 9 -
c ' ~.me un simple voile mystificateu.r qui rec·'.)uvrir~j\ ~e .reali te
dans laquelle tous
lE s, r8les seraient ident.iques· sauf ceux de le. pontrainte" (PF 37) •
Que peuvent
signifier ces formules ambi gues sinon que lEe cadres jouent un r8le
positif dans
la production et que leur experience socj_2Je '~ ' f-Gt --,as
eGsentiellement differente
de .celle des trava~lleurs ••• IJe _4ui peroet t' e c"nclure qua " l a
grande µiaj "'rite des
in:iividus, quelles que soient lour qm,,litic& tlo!'. JU ] eur
remuneration, _sont inte--
gr es dans l'orga.nisation bure?.ucratique ·u~ 1D prc-ducticn: eI,rouvent
l'aliEbation
dc..ns le trave.il et 1 1absurdite du systeme e-t tendent a se r evolter
contre celui-ci"
(Et 43 ). Il est alors legitim.e et m~ i ndispensable d'orienter l a
propaganda revo--
lutiormaire en direction de ces couches.
On c~mprend mieux a present pourquoi le"prohleme econoraique strict" ,
celui de
la re~uneration, a ete elim.ine comma inessentiel, tourqusi l&
reification elle-mtne
a cesse d'~t:re correlative a l ' exploitaticn pour dev,mir 1 1
expression d ' l'n "projet"
capita.liste. Il faut bien que gagne:r 50 , 000 0 1.1 300 , 000· Fr par
mi::is soit dcvcmu Bans
i~1portance et que 11 les gens" soient las du nivea1
.! de vie , il _:faut bien que le projet
du capitalisme ne soit pas d ' exploiter la ftrce de travail, m.ai s de
transformer ave'.1-
gl~ment en choses tousles hommes , quelle que soit leur activit~ , pour
que 1 1 oriPn- .
tati~n en direction des nouvelles couches puisse encore pass er pour
revolutionnaire .
?:.:~is il faut encore une degenerescence methodologique consternante
q_ui permette de
r{r:uire les confli ts l::1tents qui opposent les classes de fagon
structun.le 1::.ux confli ts individuals et inter-individuels entre
statute socio.ux, le prn"clfme de la so- ·
ciete au probleme de 1 1 individu dans la societe 1 le questiond es r
cprcrts de prr"duc--
ti "n a la question des rapports dans le travail. Personne ne nie qu ' un
incenieur
f ess e aatre chose qui opprirrler des ouvriers, ni qu 1il renccntre dons
l'exercice fe
S£. : rofession des. obstacles qui resul tent de la rigidi te de la
hierc.rchie . ··:r:,-'._fl cucun
d~s sociolcgues ou des psycho-sociolc 1es qui o~t utilise.le concept de
st:t~t ~ 1e.
r,se affirmer qa e 1 1 experiPnce sociale i e 1 1ing6.nieur est
essentiellr-:i·~nt 1::i. :·;'>.e .:;_~e
CPlle d t un ouvrier OU d ' un peti t e:nplcye . k,1cun n ' n pretendu
decel6r ln contrn<.!iCticn 11 for.damentale " ni la dyns.mique
r6volutio:mail.'6 de la societe en d ecrivnnt celle--ci
en term.es de statute et de r6les. Tout soci~lcgues bourgeois qu 1ils
sont , ils ont
plus de respect pour la realite et plus de lucidite quant aux limites de
leur l!i.ethode ,
q~e i 1 en temoignent les f antaisies "theoriques " que la Tendance v eut
fnire passer
pour de la recherche.
Qouique 1 1 idee qu 1 elle a d'elle-m@~e la porte a se voir pillee
partout , il n' est
pas necessaire de s 1 inspirer de 1 1 ideclogie "nouvelle" pour
enr~gistrer lea transfor-
~a7ic~s profondes des donnee s techniques, econorrdques , sociales,
politiques, ideolo-
?;iques depuis vingt- cina_ ans. Pibur le point qui nous interesse ici ;
que devons-nous
~n rete:nir?
a) 1 1 essor ·des techniques e t la concentration capitaliste ont
tra~sforme l a
Jt:::-ucture d e la claese dir igeant.e ; a la bourgeoisie tradi
tiom1elle I dont la n..enta-
~i te ·eat en train de subir une veritable transformation, s 1 est
associee une rouvelle
:oucpe de bureau.crates gerant l'Etat, la production , la distribution et
certaines
Lctivit6s non-productives ; cette. couche E:S t cr-5,misee
hierarchiq_ue.:JJ.ent , elle est
·or 0 lle•nent salariee i elle assume des for,cticr.s c:;estionnaires par
.rapport au travail
it 3.·-1 perso~11el, c I est-a-dire p oss ede a la fois cc:r..petence
technique . et fonctions de
.or 1:.: '.r,r:.er. et de repression. Sa fusion r:.vec la bcu:::·geoisie
propri etaire s ' effectue
,bj ;;c"" .'..verr.t,1t ·sous forme .de "hauts salaires" •u de
participations au capital, subj eoi ·>' !!..;-nt i:,ar son idthlcgie. Les
antagonis::...es qui ~euvent se manifester entre les
a~- es comma couche distincte et la bourgeoisie , ne aignifient pas que
les p~emiers
e1: ,r:t jE.!r.e:ts port es a conte:ster 1 1 orgar isation capi taliste
de. la societe; au contrai-
~ , ils y adherent beaucoup plus c ~ffipletement qu.e ne pouvaient le f
aire l es enciennes
,,. '
- 10 -
classes moyennes s les sommets de la hierarchie participent e.ux
decisions fondc.r,~ .• -
tales ; les cadres moyens sent penetres lie l ' ideologie de leur
responsabilite t e,:-·.,1-
que, economique, sociale, et ils sent impregnes p&r la volonte de
promotion; l es
cadres inferieurs - qu 'il ne faut pas conf"ondre avec l es techniciens
proletari~es - sont ceux dent lea repports avgc l~s executants sont les
plus etroits et leB plus
tend us I mais en periode 11 ncrmHle 1
' 2.eur ma.intien en place depe?}d de l eur "aut1.~ri te" ,
c 1 est-a- dire de leur capacite de faire accepter l'organisation du
travail par les
travailleurs (pou.r nous en tenir a la production), Quant nux con£1its
interieurs a
la hierarchie elle·-rr.&ie , ils sont specifiques de la bureaucratie :
inertie du syate.:.e , blocege des infonnations et des o:rdres , lutte de
cliques pour le pouvoir, Ce ~ui rcz- te vrai, c ' est seulerr~nt qu 1 au
cas ~u une lutte cuverte des tr~vailleurs viendrait
a ebr~nler serieusement le systeMe , une parlie des cadres aurait
tendance a se r ~llier au plus fort .
b) L 1 elevation de la froductivite dans lessectetUS agricole et
industrial, l'accroissement de la demande e.n " services", engendrent un
developpement important du
secteur dit 11t ertiair611 et la reduction des "ouvriers manuels"
relativement a l' ex:-- semble de la population active.
Il faut nganmoins s e garder d 1 extrapoler ce tte tendance : l'
elevation de la
productivite dans le secteur dit " secondaire" souleve des problorr.es
(emploi , rentabilite des investissements , ecoulement des produits); en
r evanche, la r ationalisation
c ::r~'!l.ence seulement a @tre introduite ·a une grande echelle dBns les
" services" et sa
ge~eralisation peut limiter a la longue l'cffre d 1 emploi dans ce
secteur. r:;ais surtout la croissance du " tertiaire" ne doi t pas ~tre
confondue avec la ~ultiplication des "nouvelles couches", re.~e ai les
deux phenomenes sont correlatifs. Non seulement certains travailleurs
c~mptes dans lea .services sont purement
et sim.ple~ent des ouvriers (transports de toutes sortea , par exemple),
rr~ia la croiesance des unites de production, la u.ecanisation, la
rationa lisation du travail tendent a impcser aux employee Jes condi
ticns de travail ccmparables , toutr--s chC"Ses l::;,a-:
l es d ' ailleurs, a celles qui regr.er,t dans lfE ateliers. Pour l es
dac:yJ0s et ~ec~~c- graphes des services postau:x. , bancaires ou
cor.J11Eirciaux , pour les caissieres des ,;. c:',:'is
~agasins, pour les star.dard~stes, etc., la rpjfication n'a pas mcins de
consista~ce
et pas d'autre ffiotil q'.le pour u_r1 05 . La hie1·Rrchie dans lee
bureaux n 'a pas une a-...tre
essence que celle de 1 1 usine , m€me sises mcnalites sont autres. La
promoti0n, pcur
autant qu'elle est subordonnee non seulement a une scuplesse particuliere
de l ' ec:i"~, ,ais a l ' acquisiticn de co~aissances ncuvelles, n 1 est
ouverte , ici comm.e la, qu'a
·me minorite insignifiante de travailleurs. Nous n ' avon~ pas a faire la
critique de
la prc!llotic.n en nor1trant que le nouveau prcJL.11 ~ura un metier aussi
ininteressant
q_u I avant (voir PF 37) , ce ,:;_ui est faux, mais en disant que "le
besoin des gens de
trouver u.n int:r~t dans le t~avail" (ibid) ne yeut @tre satisfait que
collective~ent
et que s 'il 1 1 st pour quelques individus, c ' est pour aut-ant qu 1ils
sont bel et bien 11 i:,asses de l ' autre c8te de la barriere de classe"
(ibid) , contraireroent ace que dit
la Ter-de.nca.
Le capitalisme moderne n ' a nullement dilue ou supprioe le proletariat ,
si l'on
comprend par ce concept non une categorie socio-professionnelle ("lea
ouvriers manuels" C'U 11 l es ouvriers payes a l'heu· e" , dit la
Platefo"ll'.e ,16) , ni m@me une catetzcrie sociologique , mais cette
fraction de la societe qui subiD l'ex-ploitation eccnr~i~ 0
que, la reification dans le trav~il et l'aliena tion au dehors ; e t n '
existe pour e l1e -
~ @me (et accessoirement pou.::'.' les sociologues ufduses) que quand la
dynamique de sa
lutte la conduit a s 1 attaquer a t outes les for~.e~ de la domination et
par consequent
a contester l'organisation capitaliste , l es n~~~elles couches ne sont
pas le nouve~u
i:,roletariat, Me.is si 1 1 on desigr.e par ce te~ "!:e 1 1 ensemble des
emplois nc-uveau.x creia
- 11 -
a la f ois p~r l'essor de l a technique et de l a rationalisation et par
l' augmentatic~
du 11 tertiaire 11 , elles sont elles-m@mea divisees- en dirigeants
organises hiere.rchiquement (mais t out le monde ne dirige pas au sein de
la classe dirigeante !) et en
execut ents. La clssse dirieeante n'est po.s reduite a quelques
capitalistes et l-..uc · .... -
crP-tes ( "la petite minori"te11 di t la. Plr-.teforme) surplombruit une
pyramide que seco•Je
de h'.rnt en bus la m~e contrcdiction "fondnrr.entale" -; la cle..sse
dirigea nte est 1 1 0:'--
goni sation hierarchique elle-m.~me .qui vit de 1 1 exploitation en m~~e
temps qu'elle
remplit la. fonction fondamenta.le de .repart:i,.tion du produit social.
"La bure~ucr.:t::.e
n 1 est pes qu 1un nppareil charge de transmettre et <l ' execyter; elle
est nu.ssi ~ Qr : -
bl~ep ~ns · oui peuol ent cet appareil, qui ont des interflts co;:...,uns
et une f crc ti"'r.
ccm:::·w1e ( •• • ) (Les .trnvailleurs) ne pergoivent plls l 1
orgnnir.L,e buree.ucratique cu _ •f> l
ils font face immedi a tement , incarne dans l es cadres suba l7-•£~S et
suoerieurs •~£.!
exemnle , comme un s:Lrnple " organisme de trangmission et ·d 1 executi
onn qui ser ait neut.re ; •ils identifient ces cadres avec l eur
exploitaticn, parce que ces -cadr es n:t
cc!lll!ience par s 1 ider.tif"ier eux-m~mes a 1 1 exploita tion( •• • )"
(Delvaux(Barjot),g 27 ,
pp 46- 47 et 45 ; rouligne par nous). On n e saurcit mieux dire .
- l2 -
I I .- L' EXISTENTIALISME
Dans la "nouvelle" ideologie , le capitalisme manque de realite et il
menque la
realite . I l manque de reali te : l ' exploitation n ' est plus le motif
de la reificaticn ,
l es dirigeants sont p~sseoces par un projet maniaque de transformer les
h6IIDD.es en
<'hoses , le probleme economique perd de eon importance , les "frontieres
de c lasse" ne
S/"\nt pratiquement plus repera bles et s·e determinent dans la pratique
par le chl'>ix
c;,ue font les individus d ' accepter ou de refuser le system.e , l e
"proletariat" lui-m~me ,
prin~ipal personnP..ge de iba s oci e te capitaliste (et accessoirem.ent
11 seule class e revolui;ionnaire", comm.a disait Ca:i;-dan naguere , g
.3.3 , 7? ), est devenu "un tenne que
personne n'utilise en dehors des sectes d 1 extreme- gauche" (IT_ 28) - t
andis ~u'il etait
sur toutes les levres avant la guerre ••• Mais le capitalisree manque la
realite ellen:We , car le projet de reification generalisee est un
perpetual echec , nous dit-~n
(voir SB .33 , 60 sq) , pu.isque les gsns ne sont pas dRS choses. C' est
meoe nu :t:ait
qu ' ils n e sont pas des choses que le capitalis~....e tire son peu de r
ealite: si les
traTailleura etaient de simpl es executants sans initiative , le
capitalisme resterai~
irre~l , et s 111 est reel , c 1 est que les travailleurs l e font
fonctionner en d epit
de lui-m&ie , sous et contre l'organisation qu1 il leur impose .
5.- Premiere version : le prl)letariat comma 11 contestation permanente"
~uelle ~st done cette r ealite que le capitalisme pretend ignorer et dont
il se
: Ju.rrit ? C' est la ,apacite d 1 i nitia tive ou creativite. Celle- ci
~ d 1abord ~te theo-
- :.see ('.oir SB 17) v~mm.e dormant au socialisme son contenu essentiel
: la c.,..,1rdnati0n
~,mplete et pern:.a~~nte par les hommes de leur activite , par consequent
la gestinn ae
"'"oute la societe par tocte la societe . Le probleme -de la possibilite
du s<'eiaJis ..e ,
si on ,eut la defi:ur p~sitivement , est le probleme de la capacite
~e?ti~a ~&ire du
i:,rclet~riat. Qr la hureaucratisati on signifie que les travai.lleurs
SM1t de plus Pn
plus rejfies, C I est-a-dire prives de toute ectivi te gsstin ·:aire .
Ici C'A.::.-d~n (__§~ J:>
33) cr oit faire voler en eclats cette representation ffi,caniste de l a
5nci.dte carttc-
::.ste ::.c,~..,, .:.~r:.e c-:-r_:·ue cor-:!".e pure b~rbarie en .c,:-
.ntr2._:t q1e la 1::-· .... rev.t.."-,,tis ... ti'ln a ·r-..
a11tre SE:Y'..S , contra..:.i~toirE-:n.ent lie au prpru.:i.er, Qui est
preci.stf .. 8nt de SJ.SCitE:r ::. 0 s
i~tia-tives de la :;:2.rt dPs executants. S1 a.pr.;u.yant sur :i..e
:fa.it ~1.1e d.a::-:s le pr0d·c1..:c:."Y'1
~cs travailleurs ir.ventent des procedes, s 1arrangent entre eux , se
condui~~~t de T~-
gcn inforrr:..elle (= c_on recor,..:-.ue .i:JF.:.r l ' org;;.;-.isa.tion
off·'. ci.elle de 1 1 entrepriEa) et posant que ces initiatives se
developpent en fcnction d_recte de la bu.rcaucratisaiirP-,
.: l conclut a la f-:>is que les germes de la gestion ouvriere
!jlOcialiste sont conte,111s
·"-n.S 1 1 entreprise 11r eelle" et que la bureaucratisation , en plagant
les travailleurs
·;v~~t des situations impossibles, les oblige a invent.er des solutions,
done accroft
( .mtradictr,ire:r:i.Bnt le-;.u- creativi te et leur capacite
gcsti_onnaire .
Sc..n.s aller plt:.s loin, enrestant sur le plan des rapports dar.s la
production,
cdte r~re.cteris& tion de la crea t ivi te comm.a capaci te
,;estion!1ai:::·e en puissance doi t
~tr~ c0rrigfe. Si:~ travailleur doit rc.anifester des i niti&tives , c '
est pour realiser
:ss te~ps ~u les Lcr~es, et s 1il doit realiser l es tF'~~s ou 1€8 ne
~~es , c 1 est pour
!c..ire sa r,aye , pr,-....r Tie pas etre lici:,ncie , OU :r:etrogr;;de ,
pour :tenir le coup. Ces
::ritiatives Le sont pas l 1 eApressir,n d 'Wl projet s0cieJistP., qui t
1 eY.iSte pas et ne
;,.;_ut r,as "'7.ister ,:.,_ • e tel chez les t r&v/3.illeurs. Ellf-s
sont les reponses que ceux-ci
:.,:,nra'=Lt a u::.e sit-..:.:::.ti'm dont le c2.1·act;..re c0ntrc..-
iict-:'.'ire 1: 1 est pas t out entier con-
-:;~r.,.1. 'i'a..ns l 1 atelie:::- : d 1 urie part il f aut cor.server et
ameliorer le salaire et l ' err.- , . l' , ;loi, ~arce qu1 ~1s sont la
conditi~n de la Yie ; le participation du salarie a exe~
~-~t:i.on d<?s t~ches est pour l ' essentiel motivee par le chantage a la
remuneration ,
:en par la ~ecessite de faire fcnctionner le systeme ; tousles procedes
inventes
par les dirigean~s ~epuis des decades pour solliciter cette participation
ne sont
. . - 13 -
rien aupree du: simple chantage au niveau de vie t maie d'autre part l ee
conditi~ns
de travail auxquelles l Es travailleurs sent soumis sont intolerables,
suscitent
l ' ecoeurement , la revolte. Inventer dee trues pour tricher avec ces
conditions de
travail sans perdre l eur pla ce , c ' est a quoi sert toute la
creativite des travatlleura en periode nonnale . Elle n•a a~cun contenu
de contestation du capitalisme 1 elle
?r oduit un compromis entre l ' acceptation du systeme et son rejet. Le
philesophe .peut
bien decouvrir a l'occasion qu'elle fait la preuve que lea hommes:ne sont
pas des
choses et que ce fait ncontesta" la representation qua lea dirigeants
ont. de la societ e : cette " contestationn restera dana la ttte du
philosophe , et l'on peut pari,er
que sa 11 decouverte" ne plonger~ pas l ea dirigeants dans l'anxiete ni
les tra.va~lleu.rs
dans l' enthousiasme , car lee una et l es autres prennent la creetivite
t elle qu 1elle
s e manifeste sur le lieu de t ravail pour ce qu ' elle est, la gcutte d
' huile dana les
rouagea qui "arrange" t out le rr..onde I l es premicrs ps.rce qu ' elle
aide leur systeme
a f onctiorner et lea seconds parce qu'elle l eur per...iet de s e
debrouiller tant bien
que mal.
Les initiatives qua prennent lea travailleura en v-~e de sauvegarder
leurs inter~ts aont l'expression la plus elem.entaire de la lutte des
classes et sa realite
continuelle. On tombe dans la mythologie quand on parle de "la
contestation P§nnll~
nente par la lutte de classes" du "rapport capitaliete fondan:.ental" ~
33, ~G; sou- ligne par nous1. MGme quand la lutte de cle.sse est
collective , organis ee , -elargie
a l'echelle d 1une branche , d'une profession, d'une region, elle·
conteste rarem~nt
1 e rar~ort cepiteliste , o'est-a-dire l 1 ensemble des formes de
domination qui pesent ~ur l es trave.illeu.rs. C1 est seulement lorsque
la classe dirlgeante ne parYient pas
a as3urer le fonctionnell'.ent de son systeme , pour telle raison et dans
tel sect~ur,
et qu 'elle cherche remede a la crise en intens:ii'iant le guerre qu
1elle mene contre
les travailleure, que la riposte de ceux-ci et la dynamique du conflit
1=-euvent les
conduire a etendre leur l utte aux dimensio~s de l a crise et de la c~~-
~tion de la
c l e~se dirigeante . On peut alors parler d tL~e conteetP.tion cu
capitP.l~ ~e , de sa
critique pratique per la lutte de clesses. l'ais les initiati..-i=>E1 les
1..=.1..;.E>s c.e eocialisetion qui epparei ssent dans la vie quoti
di~~ine de l'ctelier ou du bureGu
sont des ai gnes surtout negetifs : ils si6!~fier.t q·.;.a les
co~r.itio~s ce l'exr1oiLction sent en contradiction non seulement evec un
travail significetif du point e e
vue de ewe qui t ravaillent, ma.is m@me avec le modele capitaliste de la
producti~n,
qlj.1 requiert la productivite maxi.mun. ; et que l'impossi~ilite de
fonctionner qui r~-
aulte de cette contradiction est su_'T'IIlontee neure apres heure par les
trevaill e~s.
Qu,est-ce qul on a demontre? Que la creativite du trevailleur fait
fonctionner le
system.a narce oue _celui-ci l'Y contraint. · ..
Qu' est-ce qu• on voulait demontrer? Le oontraire , que cette oreetivite
ooptie~t
une eontestation du systeme , le projet socialiste en genne . La
con.fusion de la capacite ~estionnaire qui est le contenu du socialisms
et des i?l.iti&tives "gestionn.aires" au sein de l'atelier ou du bureau
capits.listes conduit a ~"'le r epresentation
? ro~c.mdement erronee du proletariat comma classe ~onste.mm.ent
agressive, alors ·que
c ' es~ le oontraire qui est vrai s le proletariat subit de la cl asse
dirigeante une
egresai on per::?12.nente J d epuis l'organisation du trcvail j u.squ1 a
la vision du monde
qui lui est offerte par la culture capitaliste , il est l'objet d ' une
contestation
systemati que qui vi s e a lui i nterdire de :r"'----:.s:;er son
expe.r.i.e:c:ce et de la. transi'oru er en consci&nce et en activite.
Quant a s a cepacite gestior..naire , c ' est-a-dire a la condition
positive du socialis~e, elle ne fait pas prcble~e en taLt ~ue cBpacite
humaine de perticiper collectiveme~t a 1 10:-ganisation de la
p:i•o.:~ction et de la societe et d'inventer des
.. 14 - .
solutions aux problemes que la societe socialiste rencontrere.. Cette
pui~sapce-la
se devel oppe contradictoirem.ent en m&le temps que l'acquisition des
tec~ques, la
diffusion de la culture, les bespins de t outes sortes ; c•est le
capitallsme luim~me qui rea,lise ce developpement et produ.it toujour'S
ses propres fossoyeurs , en
m~ temps qu•il impose une technolog1e , un contenu de la culture et des
besoins
profondement alienateu.rs-alienes. Maia le·probleme de la capa.cite
gestiontl,aire du
proletariat est cel'trl de demystifier 1'heritage capitaliste qui pese
~ur lui, c•esta-d.ire celui de sa conscience politique, sociale,
ideologique , essentiel'tement de
la comprehension par lea tra.vailleurs du fait qu' ils ne doivent
leisser· a :·personne
~ ·techniciens, bureaucra.tee des parti.a ou des syndicats - le soin de
decider a leur
flace ce qui. dolt ~tre fait par rapport a la production et a la
repartition du pro1uit, par rapport a toute la vie aociale. Cette
conscience apparatt et s•6leve dans
. la periode revolutio~ire, p'U.is~u'alors les travailleurs gerent
effectivement leur
offensive contra la classe dirigeante ; mais elle ne peut t!tre
maintenue·;apres la
prise du pouvoir que ei une avant-garde organisee pou.rsuit la
denonciation de toutes l ea fo:rn".eS de 1 1heritage capitaliste depose
dans les habitudes de comportement
et de pensee des travailleurs. ·
En definitive , ce n ' est pas l'existence de la creativite qui. est la
reponse a~
probleme du socialisme, c•est son plein affranchissenent~ Or , celui-ci
cc~etitue
la question politigue_ revolutionnaire au meilleur sens du mot . ·
6.- Deuxiem.e varsion t "l'effort des hommes pour vivre leur vie"
Mais la critique de l'equation "organisation inform.elle des
travailleu.rs •
projet eocialiste" paratt aujourd 1hu.i inutile puisque la Tendance
semble l'avoir
abandonnee. Ne contrc-signe-t-elle pas le nRapport" de Ria Stone ou il
est dit 1
" Ifoi:.s avons au tendance a penser c.ue la lutte de n'importe quel
gr6upe de,~travailleu...--s au sein de la p:roduction contenai t en elle-
~ tous les elements _ de la revolution. Encore une fois nous avons refuse
de passer du dornaine de 1 1 essence a c~lui
de ;tar ealite'' {RS l?) 7 · Et ceci qui cpere un veritable retournement
p~r .rapport
fJ-UX posi~iofl..J;! anterieurea : 11Parce que la vie des travailleurs a
l 'usine , contrai- :rement a ce;Lle de. toute autre categorie sociale ,
est si intimement liee au synd:.cet
en jant que partie tntegrante de la structure sociale du capitelis~e, et
parce qae
l a: bourgeoisie s 'est employee consciencieusement a l 'apaisement et a
la'. ·e~rru.ption
des tr~veilleurs, les travailleurs en tant oue classe sociale sont
mc::..ns libres
!i' agir que n'importe quelle~autre categorie sociale. Leur activite en
t~~Y que el~ss e d~pend encore davantage que celle de tout~ autre classe
d'un boulever~~ent revolutibnnaire total" (B:§. 8). Ce retournament
trouve sa fonn.ule un peu plus loin :
''Notre t~che est d I integrer le lutte des travailleurs dans la lutte
eociaie dans
son e~semble, de montrer qu'elle fait corps avec cette lutte sociale
totale ( •• • )
C'est en tant que citcyen des Etats Unis et du monde moderne que le
travailleur oent
sa deg;r:adation le plus intenser:i..ent , de m~ q~e c 1est en tant que
citoyen des EtetsUnis et du l'!lOnde m.ode~ne que le noir sent la
sieru:ie . Ce dont 11 est question ici,
c test d'une loyaut e envers soi-m&n.e en tent gue partie de l'humanite
et non sim eresnt en tant gu' ouvrier ou membre d 1une classe sociale (
••• C'est ce qu 1 on entend
par. "conscience socialiste 11 plut6t que "conscience de classe" (RS,
souligne par nous1.
La Plateform.e de la Tendance est a peine moins nette que le "Rapport11
de Ria.
Stone a cet egard : "L' effort per;:nanent des homm.es de vivre leur vie
en lui donnant
un s ens dans une phase ou rien n'est plus certain et ou en tout cas rien
venant de
l ' ext erieur n'est accepte cor::m.e tel, effort dans lequel tend a se
realiser, pour
la premiere fois dans 1 1histoire de l'humanite , l'aspiration des
ho:mmee vere l'auto-
- 15 -
nomie At qui est , de ce fait, t out aussi important pour la preparat ion
de la revc:~-
tion s0ciFliste que le s ont l es 1nanifestations analogues dans le domai
ne de l a production" (PF 21). Ou encore : "Les hommee m.anifestent leur
t endance vers 1 1a.utonomie ,
m.ais. en :n@me temps tende11t a iz:icarne~ cette auton.,.mie ddans l eur
.c("lmportement e t
da~. leurs rapports avec _ l~s a.utres , qui s~nt de plus en plus ~egles
s ur 1 'idee qu ' '..lll
rapport entr~ ~tre humains ne peut ~tre f onde que sur la reconnai ~sance
par .chacun
de la liberte et de la responsabilite de l 1autre dans la conduite de sa
viA( ••• )
~ett"e t'endance est t out e.ussi impl'lrtante' ·comme ind ice
revolutionnai re que· la t endance
~Pa ~uvrier $ a c~mha~tre la gestion bureaucr a tique de l 1entrepri s e
11 (P~ 23,' voir
·auasi PF 6.34; . aouligne pA.r nou.s ).,
N~us dison.g : les traveilleurs ~n ta.nt qu'~bj et de 1 1 exploitation et
de l ' op-
~~B93~on At ·que 3ujet c ~li~ctii ~~t~ntiel d~ l a pr ~duction pl ace au
cr,eur du sys~t~e
c-api taListe , sont pour ces raisons seula capab].es de J.e detruire e-t
de construire
lE: socialisme. Cet te idee, qui n 1 es pa . ., une "idea", mais lo sen3
des petites et _des
gr-a.r .. d,es luttes der, tra.vail leurs pendant plus d tun _siecle , e
st auj ourd ' hui "depasse.,"
par la T&ndanc~. Ce qui -eu mieux reste du pr~let ariat dans cette
ide"'logi~, ce r.•~~ t
nullsment s"'n exploitati0n corr.me salarie., of-n opp:i:·01:H-;:i.,m
cnmme producteur, l ' une et
l ' autre reliees a son ali~nation CC>IIl.'!l.8 Cl")HSOTTlIDl'lteur ,
etc., C t est s a "creativi ten ~
r.-ais cetta crP,:;_tivite r .. e lui est !'lUS pr"'pre ; t "'lutes les
belle·s raisnns qu ' cn a ;-u
~0t!.l1.er Lagu~r~ ~e s0n nar~ctere srecifiquerr-ent proletariP-n se snnt
e.annu...~os ; ce:te
~rfati~i te te:r.d a se IDP.Lif ster dF.ns tout es les couches s~niales,
pr,w.~ toutes hs
&.ctivite1 . AirtSi li;. :prF- .iF-re eqt~At~on· "~tiative s des
trava:ilJ au-:-s => proj&t r~.---
lu.tionna:i rau est abar~ti.onnee (avec chez Ria St0ne une ce.rt,qine -
cn!,S C' .... e:r,ce de sa :-= __ sete , q_ui r...'ose pas s'a.ffir.:..Ar
6.a:-:.B la Platefonne ), me is au pr ofit d'ur.e deuxi.;.7_;
eq~tion : "j_r:i.tiatives des ger,s "' p:cojet i~evolutir>nnAire 11 q_ui
est er.cnre pl:.:s
faussa , _si 1 1 on peut dirE. On la justi.fi~ e n disant q_ue la crise
des i.:1l::ltituti,.,rR ,
c.es .valeurs q_ui resulte de la bur ::;ucratisation generalisee s
,.1.scite 1-:;.e :e: ~?...:.~ e
generali see a l ' aut .,nmie . .
:Mais d ' abora.·, -on l'a dit, la bureaur.ratlsation des activites.non
prndur-tives
n 1 eat pe.s la reificati on. Les travaiJ.leurs sont contraints de
recister a l eur <--:.._t -~-
ti~n en pr~n~nt des initiatives parce qu1i l s sont c oi nces entre la
~ecessite ~et.~-
yailler et l ' ~-np".>ssibilite de le faire dans les conditions im.posees
par la C"l:. .... ;e
-'i irigea:n.te . Les lu"vtes ·:revenii;0aUves em.i:tnen.t
pa1:ejJ_J.P.1n.ent de la situation d 1 EX1~_,..,tt9:tirm et ·vl'lnt de.ns
le ~~e sESns : denserrer son etrei.ri.tP. . Mais l_a crise qui at'""'.:.
.. t
lea '3.~tivi t ~s n,;n-productives ne p lace :pas lo ci toyen , le
J.ecteur, 1 1-aud~te:u..r c:·.1 :e
telespP~ta~eur, le prnprietaire de l'auto~obile , le ri..ari ou la m~re
dans l'alt~r~:- ·a ve dP, faire ce qu' •n f>rig0 d ' eux ( qu('li., au j
uste ·? ) ou de i:,erdre leur place
(c 1 est-a--'l.ir~ j uste:n.ent tout _ce qu lils sent en dehors de la
production).
Il ya. sar.s doute un eppel d'initiatives ~eaucoup plus sc~sible dans la
s ociete
~oder~ que na~~ere , ma.is i l vient beaucoup P.~US de ~1 acceleration de
son_devenir _
que de la bu.reauc~atisati~n elJ.e-:-r..~e t. l~s·. bolD:-~v~rse,µs.ent~
qu,e nous c-,:nnaissons ~ . e~
qui sec~uent perticuliere~ent une .societe cpdne la sqciete franqais~ ;
·creent 'une .
s erte de Yidc d 1 insti tuti•na et de veleurs, dans le quel pe:uvent
r.aftre la. . q_uestiim
cu sens de ce ~~ ~n fait et de ce qu1i l y _a a f aire , ure e!lXiete
prcpre a une sc-
~iete sans trea.::.tions et ou chacun doit conquerir sa place . Il ne
faut certaine~ent
pas s ous-estimer l'importance du nouveau cli.me.t histor iQue ; il est
un facteur d'affra:nchissen:ent par rapport au model e tradition...'1el
de l'hcmme, fcrge des l ' enfe.nce
par l ' educati~n autoritaire qui le preparait a accepter plus tard sa
subordinction
~ans la production et dans la societe. Mais c 1 est tre.vestir
crw.plete:m.ent l a realite
,;, .
- 16 -
,, t reco~r.::..encer a l'echelle de la societe l'erreur deja faite a
celle de 1 1 ateli er,
•~'~e de ~ca:rfcteriser cette crise·e~'-les initiatives qu'elle peut
susciter comme 1 1 elei i?nt essentie:l,. de la pe·rspective
revo~utionnaire. , .: . . . . . ··. .. . .
Le capitalisme ne peut pas fonctionner ~'il n 1 y a pas du travail
exploite, et ' 1 n'y a pas d 1 exploitation du travail sans reificati on
e t Alienation du trav_ailleur,
"ai s le cap~ talieme peu.t fonctionner en transfo~:-:r,2 nt ses 1nsti t
utiona , et il doi t
: ~ e tratsformer see institutions pour pouvbi r fonc tionr.er. La
famille patriarcale~
Ja ·repression de la sexualit~ avant le mariage , la s egregation des
noirs, Yeducation
rutoritaire • rien de cela ne lui est essential. Au contraire , c 1 est
la 1 1herlta5e
{ e le s~oiete precapitaliste. Ce a quoi nous aBsistons, ce· n 1 est pas
a la subversion
cu c apitalisms par "lea g ens " acharnes a trouver un sens a leur vie ,
c' est au boule- ', "'rsem.ent par le capitalieme lui-mtlme des
institutions, de la culture traditi<'nnell os
,:ont les e.,ncienne·s cl asses avaient besoin pcur s-;.,._b:i.Jiee1~
leu.r d0mination .
Les initiatives ·que ce b0uJ.eversement p,eut faire su.rgir n ' on{ pas
en soi une
signification revolutionnai1•e. Elles peuvent aider la capital1.ame a
.stL.,nonter les
:rrcblemes crees par sa orise. Le m.ouvement de transfonna·t;ion ~d
::inime la societe
! , derne lui perm.et preoisement de cap ter et de canaliser a son ~~ofit
·1a creativite
"1es gens" , C•est seul ~ent dans le travail et dans_le ~apport
travail/salaire
(~' est a dire dans le tawc· d' exploitation) qu 1il s~ montre
intraitable : la lea ap- P ,rences de la societe d e '!bien-~tre" s
'effondrent, la la repression violente r este
l ! a rgt::lcent s· .. prtme. La seul emen t 1 1 autonomie des
trave.illeurs luttant collecthre:nent
c ntre l' exploitation e t toutes l e s form.es de la domination peut
·prendre valeur de ·
c,ntesta ti~n du systeme et commencer a l 1 ebranler serieusement. Pour
le r este; l' aug-
~ -ntation du niveau de vie e t l'app~t de la promotion peuvent t enir
lieu de regles
da vie.
En rnettant en avant l a ''tendance a l 1 e.ut.onomie 11 oue la cr::..se
de J. _ ':lociJte ~'~- c-.:.te, 1 .a 11 r."lUVe lle" ideologie fonds la
perspe ctiv e rev°€' l utior.!"'aire sur ,;elle df-.:..re
prise d e oohscience de la liberte (ou "creativi te 11 ) par elle-::-
€:na ; rr2.es e;tr.s'' , ~nt
se revolter pour le s ens de la vie . La t§che de l ' organis~ti0n
~erait~d'or~nLi: fr
c e tte ~€volte. Or il a e peut bien que l'absence de vale\U'S et r:~
si:::;nifi~di,.,n~ ::-ev')li;3 les ttgens " J mais cette revolte· ne
_deyient autre chose <;uo des ges'tes ino.:::.vvuels
o~ des rrouvements integrables a la societe capitaliste-bureoucratique
que si e::~ s e
e-·istallise au tour d •une classe qui a·• organise et lutte
ouvertel'!lent en vue de la pr.-:.ze
d·.:. -oc-..., cir ; et cette revol te ne peut trouver sen sens que
dc.na· 1 1 objectif que ~e
n oietariat s'est donne chaque _foie qu 1il a engage cette lutte ; le
socialisme.- - I2.- &?e.git d •i;tegrer la. revolte a la lutte de classe
, Faire l'i::1,tarse , c ' est se cond = .. 1-e,ir a decrire l ' une
apres 1 1 au.tre l es tonnes de "creativi te" qua 1 1 on peut trouver
dc..ns l a vie quotidienne , les donner en exem.ple d2..ns l'espoir
que"les homm.es" finiro:nt
p-.. r 3 e debarrasser du mysterieu.x carcan de 1 1ali enation et pa r
acceder a une vie _au- -t: .,:::tique : n:.ais la philosc?hie ,
existentio.liste pnrticulie:re.n.ent , rem.pli t deja fort
b:en cette f onction mystifica.trice. -
Nafuere 6n avai~ introduit le contenu du sccialisme a l~int~rieur de
l'atelier ;
cnjourd 1 hui on 1'3 ,gliss e a l'inter-'eur du foyer, et bien~et ce la
cor.:science : la
l : ~ert e est pari u t . Par r apport a cette reali t e authentique , le
c ~pi talisme n' est
p:us qu.'une apparence mystifiee. S ' occuper de ses prcble,rr,es I d&s
antagonismes qui · ._
s-u.rgis sent entre fractions des classes dirigeantes, parler de l'
exploitation, ~~rler
:rr..&-le du proletariat et de l;a bouro=, oisie , voir l es l uttl=is
pc-ur le solai!!}e ( qui v en t
de pair avec c·elles pour l es condi tioz:s de t n.vail) ~-J.tre:rient
que ccmme des greves
• t
.:..--t't .ti ,'"l "-.li "'E(>S - i l pP:-i:.it ~•;.e tci.;.t ~Ple ..,t
depasse ; il faut p:.rler de le
C':'"''-e : 9 1a ,ie, <1u 'l ' St la 11 ' i'"! ie" realite. rous c
onnaissons ces rcouveautes ; r. 1 .:.
i=: ••• t .., · i lles c'"• .:·.e : a :p-...,; l o.:;ophie.
,. a nriouYelle" id eologie n t est pa a la Cl i tique revolutionnaire ,
elle e , t une
c-~tique de la revolution pure . Elle aba.ndonne le point de vue de la
tot~ ite dJ,c-
;::i :.Ae; el le introdui t da ns la theorie le ge~e du dualisme : les
processu.., ecou,~-
~~ s suivent 1~ur cours d ' un cote , de 1 1 autre la crise de la vie va
crois~ent.
~f:.s le ciel au bien- ~tre capitaliste-burea' cratique , il ne se
passera ja:.1c.is pl'...LS
r::~n q·1e 3% de mieux-~tre·suppl<kentaire pa. an ; rais d ans l'enfer de
la Yie q-:i~-
... i di-r,._";_e , les g,rns , frustres des valeurs, en qt.~te du sens •
d oivent ··nver:ter l..(' ·rP
: ~r 1 eure l&ur exi.stence •.
C ·cn.ent les deu.x plans, celui du systeme r ~pressif et celui de la
creativite
p~~v~nt-ils communiquer de fa~on que celle-oi vienne a bout de celui-
1a·1 La ,erei~n
·!' "'::.~ielle de la "nouvelle" ideologie est que l' orcire bu.rcP-
ucratique ne parvient ps.s
~ -i,:, e.,1aquer co111plete-:n.ent 1t ex.;atence , qu' i l en res ulte n
' cessairen.ent des accic.s.,ts dans le fonctionn-ament du syste".I:8 .
"Ce s deux elet;.ente (la revolte consc:;e-:to
d~~· z::aoses et l ' i.inpcssibilite provisoi::-e de fonction.r..ement du
syaterce etabli) s ri:·.t
r' "" s"ires et suff'isants pour fonder une perspective e t un projet r,'
olutic ,c. t3"
(?? 30). 1!:ais "la revolte des ;:iasses" tel!.e que la congoit la
Tend<>r " est , ... -::-~
u ::o:~ e et les "crises e.ccid.entelles" qu 1 elle predi t ne sont que
les ni: 0 t. 1
• 3
de "l '~rr .tio:r.Rlite11 du SJStF-, .. 9 . I l est clair f1'18 la
cor..',in"iSL•D de ,_,c-s G_{; i.,.
r. - , ;3t n ' o..:.vx·e aucune "-p \ce ".le :re:r.:p"-ci::..•;et r i r
e\ olutior~aire r i ut:et e t 'l
fa i.:.t 1. e dose de su.ffieance E<Xt:>'eor3.ir.~::.re p our se d&clarer
seth:i';;it d.'tme L.,:.:e 11 -::- Jorlc"
.!e ,P:sion o,ficiei;..."' e de J.a. nJ '>1 ·;re 1le" idtclc,:-i.e rst
p1·op:i.2:n-r.t i:(:;f'.,; :: ,.., . :: :
"le. 1 ·1 •e3.1..,.,::r2.-'-i:::&t.;on :.r.e co·1pcrte .(p:;.:'.d ) e-
.t.l"'J:.e cm.tradictjc-n ir ~r,· ";<:l:.e Cc- t
ft:::_r1•~i.t ~tt.n:!:-e ann ;>r..,rre ;c..1.•0 ~1 1--_.~:r.t" (Il.!:Q.
17) ; il r.!y a r~r2C' ',e 1e::-.s • 1 ..
t -=-::.J." 1 ..-.1.'E-au.:.::. ·t:l.qu.e , "le :p: • .-oc~s" qui f1:.it
c.e tous l e s t;ens d r:s :eccc·.ises, ce " . -c
f':..:.-:-.-~: .... s qui 1 1 instruieent contre e-.~..uc--:Q~s , "la
ociete bureeucratisee et ;
ti- ea est ·.1ne abstraction qui cache l'existence d' utre ch0~e " (fuE
18) , et cct
" E....:tre chCSb" est 1 •~xister" e elle-,..-.&le cc,..:z...a lice te
pure .
De t oute m.aniere , toute t,ntati v e :pot..r c<>-... pre:::i.dre la ci~
ani.que <1ui opp"se a
tr.::.- ::.s le :mo:r ... de les classt diri[.ccnte.3 E.-....X
~rayail'.:..eu.:.·a E:: t pour e:'..abvrer une ;, r::-
I e~t::.·,e is-vo::;.utior~:>ire r?e, le pa.e.se c . ..:.x :,·e-.u 1e la
Te:-1ance pour ''-rain et syst".::.-
c~ts'..:..r" (IF .30) : c 1 est " ch,,rche:r i.:ne ce::uc~ion de la
revolution" (ibid). La ':'e •, ::~
c:::- it ;--t-:.e ::r1;;volutionner la thecrle. :'curse .... ct.1..re a
l'unisson du t re.gi _..te -:.., :: ! 9 1
c.ufelle d€ ouvrg ct-ro.me celui d e le. cr~tivi-te sc.i.:vcge et du
futur vierge , la ':.'"-..:.-
' e:1&11 idi0l03ia a besoin de briser t ~ut ce ".ui po\..X' .. -ait
entrc.7t1r "a cree.tivi ... e, def:,-x•r r le f-... ~ur : le m.e.rxisr-
;..0 Men s~, ?:.~s plus gfr.c;ralE:- r.t " , ri c<crtain :~-- 9
c.e li~i~on E:cr.tre lea idees, er '\'llS entre l€s idees et la reaJ.i te
ou l ' icction" , 11 la conr~i:;tion d ' une theorle ( t lt.€:-a d 7u.-i
syste'.e tl-:eo::::-:cc-pr.;:.ti,:·..;.e) fe-r.:.le 1 (£:_ ~),
elle re-; rdique "la l ucidite e, le c '.D:'c.ge de"';'E.-r:.t l'ir:.c
c.~.u de 1a cr.?«-tion ;,e:;.;:-
t uelJE~ont reno~.._elee"(-ibid).
Car "m~l gre -tous Fes c-isco-·-s de :r:--.:,c ci,.!' , V rx ? ) c
c•ir..~:--c-:r,d 1 1 •,istoire du
:mr•· -::e , non C-:::'..3 son c.evF'-:;ir, n:.sis a 1·c1.::e c.e J. 1
:'..llt ion du __ ,t.!'!Se c>:n.s un syste.:.e
f e -.:..e d'ou t out d, ,erd.r eat ,vc1u ( ••• ) :,1e 1.X sy_,tr·..:·e e
t ~tre clos se corre.,po~-
de!!t l ' un a l'e.ut .. :e , r:ct:iS l ' o:>X:i.bt "nce !:,,t j ·
,·:.¥.~nt l' opp1'"16 e ( ••• ) L ' t-ristenee c-st
e,11£: "-:.e 'ID Sjst:....ne - p ..-ur r~-cu1 !!'r.~s r.e p.,\l.t 1 1 €·
... ·e rour un esprit ..,:xieti;..ntt1•
Q·..l. 1 -:n :- r us .r -rccr•,:e : on r~e tr<>uvera. pee ce:a. C Ti.S ]a
r1atefc:-:rie de la ~endi:.nce.
C1bs1i K:'.1$r·:~,.;a·.1.-d q_ui l'eorivei t en 1E46 , cc.r_t:·e le vieux
Hegel, non contre Ua:::-x.
Il pretbnd<--it bien d -:,nner une :r uvelle q~.:i.f-:ntation , r. &.is a
la philcsophie .