l'on définit comme valeur en coût social d'un produit X
l'ensemble des produits qui ont dû être consommés pour la
production de X, cet ensemble sera, sous certaines, hypo-
thèses, une notion bien définie, mais en tant que collection
d'objets hétérogènes. On saura en général dire, que la créa-
tion de telle quantité de tissu implique la destruction de
tant de fil de coton, unités (ou fractions) de machines
textiles et heures de travail, mais on ne saura pas exprimer
cet assemblage par un seul nombre, puisque l'addition n'a
de sens que si les quantités additionnées sont de la même
nature et exprimées dans la même mesure. On ne pourra
sommer ces quantités que si l'on sait construire un facteur
de conversion, perincttant d'exprimer les mètres de tissu,
les kilogrammes de fil, les heures de travail etc..., comme
multiples d'une même quantité fondamentale.
Dans la réalité économique du capitalisme - et dans
toute économie basée sur le marché il y a bien un étalon
général des valeurs (monnaie), généralement accepté comme
tel, qui rend homogènes entre eux les produits et permet
d'écrire une paire de chaussures 100 kilos de blé (en
termes de monnaie). Mais cet étalon ne peut pas être direc-
tement et simplement utilisé par l'analyse économique, pour
des raisons à la fois de principe et de fait.
Du point de vue du principe, le fait que tous les parti,
cipants de l'économie considérée acceptent un étalon donné
des valeurs n'a rien à voir avec le problème de la mesure
des valeurs à utiliser pour la théorie économique. L'exis-
tence et l'acceptation universelle au sein de l'économie d'un
étalon des valeurs est pour la théorie économique un fait à
expliquer, mais il est absurde de vouloir ériger sans discus-
sion ce fait en catégorie de la pensée économique.
OD Identique sous les déterminations considérées comme importantes :
Hidentité sous toutes les déterminations n'est pas une catégorie pouvant
s'appliquer aux choses réelles, qui deviendraient indiscernables dans la
mesure où elles seraient identiques.
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Du point de vue des faits, non seulement l'étalon moné-
taire est variable dans le temps et dans l'espace, mais les
rapports des produits exprimés en cet étalon (prix) reflètent
une foule d'autres facteurs, à part la valeur ou coût social
des produits. Ils reflètent l'équilibre (ou déséquilibre)
momentané ou permanent de l'offre et de la demande et,
ce qui est plus important, ils varient avec le mode concret
d'organisation du capitalisme. Dans le cas d'une économie
à concurrence imparfaite ou monopolistique, les prix sont
déterminés, au-delà des coûts, par le degré de monopoli-
sation ou d'intégration de l'industrie, l'élasticité de la
demande, etc. Et, dans le cas d'une économie capitaliste à
concentration totale, où les prix et la production sont déter-
minés par une autorité centrale, ces 'notions deviennent
complètement inutilisables (1).
La théorie de la valeur-travail de Marx est la seule ten-
tative de, trouver une mesure des quantités économiques
indépendante des accidents du marché et des formes con-